La colonisation espagnole de Cuba, s’étend de 1492 à 1898, elle a façonné l’histoire de l’île sur plusieurs siècles. Tout commence en 1492 lorsque Christophe Colomb découvre Cuba lors de son premier voyage au Nouveau Monde. À cette époque, l’île est habitée par des populations indigènes, principalement les Taínos et les Ciboneys. Cependant, l’arrivée des Espagnols marquera un tournant fatal pour ces populations. En 1511, Diego Velázquez de Cuéllar, envoyé par l’Espagne, établit la première colonie européenne à Baracoa et commence la colonisation systématique de l’île.
La domination espagnole entraîne rapidement les populations à des travaux forcés et à la violence des colons. Les maladies apportées par les Européens, comme la variole, ainsi que les mauvais traitements, déciment presque totalement les autochtones en quelques décennies. Pour combler ce manque de main-d’œuvre, les Espagnols importent des esclaves d’Afrique, une pratique qui se développe au fil des siècles, particulièrement avec l’essor des grandes plantations de sucre et de tabac au XVIIIe et XIXe siècles.
L’économie cubaine sous domination espagnole repose sur l’exploitation agricole. Dès le XVIIe siècle, Cuba devient un producteur majeur de sucre, exportant massivement vers l’Europe. Le développement des plantations sucrières est rendu possible grâce à l’importation d’esclaves africains, dont le nombre augmente de façon exponentielle à partir du XVIIIe siècle. En parallèle, la production de tabac et plus tard de café prend également une grande importance. Cuba devient ainsi une plaque tournante de l’économie coloniale espagnole dans les Caraïbes.
Toutefois, à mesure que l’économie cubaine se développe, la résistance à la domination espagnole s’intensifie. Dès le début du XIXe siècle, un vent de changement souffle sur l’Amérique latine avec les mouvements d’indépendance qui ébranlent l’empire colonial espagnol. Cuba reste cependant l’une des dernières colonies espagnoles en raison de son importance stratégique et économique. Les premières grandes révoltes cubaines contre la domination espagnole commencent en 1868 avec la Guerre des Dix Ans. Cette rébellion, bien que réprimée, marque le début d’une série de luttes pour l’indépendance.
Dans les années 1890, les aspirations indépendantistes cubaines sont portées par des figures emblématiques comme José Martí, un intellectuel et poète qui milite pour une Cuba libre et unifiée. En 1895, une nouvelle insurrection éclate, connue sous le nom de Guerre d’indépendance cubaine, menée par Martí, Antonio Maceo et Máximo Gómez. Cette guerre met l’Espagne en grande difficulté, mais c’est finalement l’intervention des États-Unis en 1898 qui scelle le sort de l’empire espagnol à Cuba.
Après l’explosion du cuirassé américain USS Maine dans le port de La Havane, les États-Unis déclarent la guerre à l’Espagne, marquant le début de la Guerre hispano-américaine. En quelques mois, les forces espagnoles sont vaincues, et le Traité de Paris signé en décembre 1898 met fin à plus de quatre siècles de domination espagnole sur Cuba. Par ce traité, l’Espagne cède Cuba aux États-Unis, mettant ainsi fin à la colonisation espagnole. Cependant, cette transition n’accorde pas immédiatement à Cuba l’indépendance tant espérée. Les États-Unis prennent le contrôle de l’île, et ce n’est qu’en 1902 que Cuba obtient officiellement son indépendance, bien que sous une influence américaine persistante.
Ainsi, la colonisation espagnole de Cuba, marquée par l’exploitation économique, la traite des esclaves et les luttes pour l’indépendance, s’achève en 1898, mais les défis politiques et économiques pour l’île continuent, ouvrant une nouvelle ère d’influence étrangère.